jeudi 8 avril 2010

Mon printemps du cinéma

Il n'a pas encore été vraiment question de cinéma dans ce blog, sujet qui est pourtant primordial pour moi. Alors, deux semaines après le Printemps du cinéma (toutes les séances à prix réduit dans la plupart des cinémas de France), voici un petit bilan des films qui ont marqué ce mois de mars.


The Ghost-Writer de Roman Polanski
Un journaliste anglais (Ewan McGregor) se retrouve sur une île de Nouvelle Angleterre, dans la résidence secondaire d'un ancien Premier Ministre britannique (Pierce Brosnan), pour écrire les mémoires de ce dernier, en qualité de "nègre" ("ghost-writer" en anglais).
Ambiance froide et dramatique, secrets politiques de couloir, pluie, vent, résidences de luxe et belles voitures, héroïnes hitchockiennes, suspens, poursuite, langue de bois... Voici les ingrédients principaux de ce film de Roman Polanski, léché, sans temps morts et sans fausses notes. L'aspect le plus réussi, à mon goût, est cette ambiance étrange qui règne sur l'île (en réalité, le tournage s'est déroulé sur une île allemande, et non aux Etats-Unis), et qui donne successivement envie de rester blotti dans une maison au bord d'un feu de cheminée puis de fuir.

I love you, Phillip Morris, de Glenn Ficarra et John Requa
C'est l'histoire vraie et tragicomique de Steven Russell (Jim Carrey), père de famille au départ conventionnel et dévoué, qui décide de faire son coming-out en vivant pleinement son homosexualité. Quand il réalise qu' "Etre gay, ça coûte cher!", il devient un as de l'arnaque, ce qui le mène directement en prison. C'est là qu'il rencontre l'amour de sa vie, un jeune homme timide et efféminé du nom de Phillip Morris (Ewan McGregor, encore lui). Grâce à d'autres magouilles au sein du milieu carcéral, les deux détenus parviennent à vivre pleinement leur amour... jusqu'à ce que Steven Russell soit libéré. Commence alors une longue série d'arnaques, de mensonges, de coups de chances, élaborée par Steven, pour sortir son compagnon de prison et lui rendre la vie la plus belle possible.
Ce duo de réalisateurs, habituellement peu prolifique, nous sert un film hilarant du début à la fin, quelque soit le tragique des situations qui sont vécues par les personnages, et toujours très coloré et ensoleillé. N'étant absolument pas fan de Jim Carrey en temps normal, je trouve sa performance dans ce film remarquable, car il réussit à faire oublier ses précédents rôles déjantés et à incarner son personnage (purgeant actuellement une peine de prison de 144 ans) avec une sensibilité et une fantaisie toujours très bien dosée. Ewan McGregor, plus effacé, n'en est pas moins attachant et très juste dans son jeu.

Chloé, d'Atom Egoyan
Catherine (Julianne Moore), gynécologue quarantenaire, soupçonne son mari (Liam Neeson) de la tromper régulièrement avec des jeunes filles. Elle prend alors une décision périlleuse : celle d'engager une escort girl chargée d'aller séduire son mari et de venir lui raconter les rencontres ensuite. Mais le marché, ou la "transaction" comme Julianne Moore l'appelle, ne se passe pas vraiment comme prévu, et les personnages se perdent entre jalousie, désir et culpabilité.
Thriller sensuel qui se déroule dans le milieu aisé et moderne new-yorkais, servi par des acteurs confirmés, j'ai apprécié l'ambiance qui s'en dégage, un mélange d'érotisme et d'histoires personnelles toujours "sur la brèche" pour les deux héroïnes. Le film a pourtant été critiqué pour être ennuyeux et vide, ou encore pour avoir copié le film français Nathalie (avec Fanny Ardant, Emmanuelle Béart et Gérard Depardieu, 2003). A vous de voir...

Les chèvres du Pentagone, de Grant Heslov
Ce film représente ma grosse déception du moment, malgré un casting solide - Ewan McGregor (encore et toujours lui), Georges Clooney, Jeff Bridges et Kevin Spacey - et une histoire digne des frères Cohen. En effet, le film raconte comment un journaliste (McGegor), à la recherche désespérée d'un sujet d'article, s'embarque pour l'Irak et rencontre Lyn Cassady (Clooney), un ancien soldat américain qui a fait partie de la "New Earth Army", une section spéciale adoptant des méthodes New Age basée sur le pouvoir de l'esprit pour former des "guerriers jedi". Leur périple en Irak va être l'occasion pour Lyn Cassady de dévoiler la vérité sur ces soldats aux pouvoirs surnaturels (comme celui de pouvoir tuer des chèvres par le simple fait de les fixer dans les yeux), leur formation, puis leur déclin.
Selon moi, ce n'est pas à cause des acteurs - dont le jeu est fidèle à la réputation -, mais plutôt la faute du scénario qui s'est voulu très déjanté, à en tomber dans l'excès. Au final, la trame est plutôt vide, trop décousue et tirée par les cheveux.

Shutter Island, de Martin Scorsese
Après plusieurs jours d'hésitation à aller voir ce film, suite au témoignage d'amis qui l'avez trouvé angoissant et violent, je me suis finalement décidée à "affronter" ce film, par un après-midi ensoleillé de mars.
Un US Marshals, Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio), et son partenaire Chuck (Mark Ruffalo) se rendent sur Shutter Island (sur les côtes de Nouvelle Angleterre) qui abrite un hôpital psychiatrique très sécurisé pour criminels jugés mentalement atteints. Ils sont chargés d'enquêter sur la disparition mystérieuse d'une patiente/détenue. Mais confronté à l'ambiance tendue de l'île et au comportement bizarre du personnel soignant, Teddy Daniels développe une paranoïa grandissante, accompagnée de cauchemars et flashbacks sanglants, sans savoir s'il pourra quitter cette île vivant et libre.
Un bon film à suspens ; une ambiance angoissante, dantesque, avec l'aide de cet environnement si propice de l'île grise et venteuse ; un acteur principal encore une fois très juste. Mon avis personnel : ce film ne m'a pas transcendée comme il a pu le faire à d'autres spectateurs, notamment à cause des passages oniriques trop gores et inutiles. Mais, il reste néanmoins un film de Scorsese à voir.


Ces films ne représentaient que le mois de mars, alors il ne faut pas en oublier d'autres, sortis en janvier ou février, tels que In the Air et Invictus, qui sont tout autant des perles selon moi. En attendant leur sortie en DVD...

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